De la Manouba au Belvédère...
Kobbet el Houè (قبّة الهواء) ou la coupole de la brise (ou du vent) est un kiosque de style arabo-andalou construit au 17ème siècle dans le jardin du palais de la Rose (قصر الورد) et qui se trouvait initialement à la Manouba. Ce palais beylical à l’architecture mauresque abrite aujourd’hui le Musée militaire national qui est visitable en compagnie d’un guide et qui renferme une collection de tableaux, de costumes, d’armes, etc. d’une infinie beauté. Konnet el Houè, ce monument aux cinq coupoles – une centrale et quatre petites et périphériques – a été construit à la demande de Hammouda Pacha (1782-1814). Il est connu pour ses vitraux multicolores rappelant dans une certaine mesure ceux des cathédrales gothiques. La richesse de ses murs recouverts de plâtre sculptés ravit l’œil de l’observateur qui se laisse transporter dans une Tunisie qui n’avait pas encore succombé aux charmes de la modernité consumériste.
Certains avancent que ce kiosque qui tombait en ruine a été démonté et reconstruit temporairement à Paris pour représenter la Tunisie lors de l’exposition universelle de 1900. Mais est-ce le vrai ou est-ce la vérité ?
Les autorités françaises en firent l’acquisition durant la période du Protectorat et la démontèrent pour la reconstruire au sommet du parc de Belvédère, un jardin aménagé en 1892 au nord de Tunis, sur une colline couverte d'oliviers. Aujourd’hui elle trône majestueusement en haut de ce parc et offre une vue imprenable.
Dans son livre « Tunis et Kairouan » publié en 1908, Henri Saladin écrivait : « Il y avait autrefois dans les dépendances de ce palais (la Manoubia) un petit kiosque délicieux, composé d'une salle carrée avec abside, recouvert d'une toiture en ruines d'où émergeaient quatre petites coupoles et une centrale, plus grande et côtelée. Trois de ses faces murées en partie quand je l'ai vu pour la première fois étaient autrefois garnies de vitraux et de fenêtres s'ouvrant sur la campagne. On a pu en voir à l'exposition de 1900 une reproduction exacte exécutées d'après mes dessins et avec des moulages faits par le service des antiquités et des arts de Tunisie.
Ce charmant petit monument brodé des plus délicieuses arabesques sculptées sur plâtre tombait en ruine; le gouvernement tunisien en fit l'acquisition, le fit démonter avec le plus grand soin et remonter dans le jardin du belvédère par M Lefèvre, architecte de la ville de Tunis, et maintenant consolidé et reconstruit, orné des vitraux dont j'avais tracé le projet et qui furent exécutés par les sculpteurs Ali es Sakka et Mustapha Tordjeman dans les ateliers du Bardo, il forme actuellement un des plus beaux monuments du parc municipal de la ville de Tunis. »
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