Comment a été "assassinée" la mémoire
d'une communauté...
« Le cimetière israélite de Tunis, dit Beit
Ha'Haïm, est un ancien cimetière juif situé en plein cœur de la ville de Tunis.
Il se situait sur l'avenue de Londres près du quartier de La Fayette. Symbole
de la présence juive dans la ville pendant plusieurs siècles, il est
initialement aménagé en dehors des limites de Tunis avant que la ville
européenne ne voit le jour dès la fin du XIXe siècle. Remplacé en 1898 par le
nouveau cimetière juif situé dans le quartier périphérique du Borgel, les
inhumations y cessent immédiatement. C'est à partir de 1956 que plusieurs
tombes de rabbins très respectés comme Natane Borgel, 'Haï Taïeb, Yit'haq
HaCohen et Yechouê Bessis sont déplacées au Borgel. » - Wikipedia.
« Ce fameux jardin a été l'un des facteurs de notre
départ. C'était un cimetière israélite acheté au 19e siècle avec les deniers de
la communauté israélite, en dehors de la ville de Tunis. Mais la ville moderne
s'est étendue de la porte de France au Belvédère en englobant le cimetière où
se trouvaient des Tzadikims comme Rabbi Hai Taieb (Lo met) qui "a protégé
la famille dans ses examens scolaires grâce aux prières de Maman qui ouvrait la
fenêtre de la chambre du fond pour s'adresser à lui les mains ouvertes". A
l'indépendance il a été décidé par le gouvernement d'exproprier la communauté
(sans aucune compensation). Il avait été convenu que les ossements seraient
retirés tombe par tombe et expédiés en Israël. J'ai été témoin du retrait de
ces ossements en passant de nombreuses heures à la fenêtre. Le retrait des ossements
de Rabbi Hai Taieb a été suivi par une longue procession en prière autour du
cimetière. Mais c'en était trop pour les autorités tunisiennes, qui trouvait le
temps trop long et, brusquement, un beau jour, de nombreux bulldozers
abattirent l'enceinte du cimetière pour retourner la terre la mélangeant
définitivement avec les restes de nos aïeux. Cela s'est fait malgré les
protestations véhémentes de la communauté, mais nous n'avions plus droit à la
parole. Le chef de la communauté, Maître Charles Haddad, décida alors de
quitter lui aussi la Tunisie... » - Harissa.com
« Le maire de Tunis de l'époque (1957-1959) avait
fait part a la communauté israélite de Tunis de son intention de transformer ce
cimetière en jardin public. Bien entendu, la Communauté juive, propriétaire de
ce cimetière, refusa mais, devant la force utilisée (des bulldozers forcèrent
les grilles du cimetière), finit, la mort dans l'âme, par céder. La seule
faveur accordée fut celle de pouvoir déterrer certains rabbins renommes dont
rebbi Hai Taieb afin de pouvoir les enterrer de nouveau au cimetière du Borgel.
Dans une grande émotion et un chagrin immense, la communauté juive assista a ce
triste spectacle qui s'avéra d'autant plus pénible que les bulldozers
commencèrent leur sale travail en mettant a nu les ossements de nos morts.
Ainsi débuta le début du "gommage" de toute présence juive en Tunisie
qui remontait a plus de deux mille ans bien avant la conquête de la Tunisie par
les arabes. [..] Quant aux juifs dans leur grande majorité, ils évitaient, afin
de ne pas profaner l'ancien cimetière, de fouler le sol de ce jardin et les
trottoirs des rues l'entourant dont celui de l'Avenue Habib Thameur. »
Harissa.com
« Le cimetière juif, vieux de plusieurs siècles,
situé en pleine ville moderne et dans lequel se trouvaient les tombes de
rabbins vénérés, est entièrement rasé et transformé en jardin public. Un
simulacre de transfert des sépultures vers Israël est organisé. Mais les faits
sont là : des milliers d’ossements de Juifs, broyés et mêlés par les bulldozers
et les pelleteuses, sont toujours sous les pieds des visiteurs de ce parc de la
capitale. » - Harissa.com
« En mission en Tunisie vers fin 1970 j'ai occupé une
superbe villa à El Menzah ou tous les revêtements de sols étaient composés de
marbres récupérés du cimetière juif en question, car j'ai découvert une plaque
de marbre que le carreleur avait oublié de retourner, ou il y avait des
inscriptions de pierres tombales en hébreu. » - Jacquot.
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